La Suisse renonce à limiter les sucres dans les aliments – mais pourquoi ?

14 mars, 2023

Les cantons de Genève et Fribourg avaient déposés deux initiatives qui visaient à limiter le taux de sucre dans les aliments et elles ont toutes deux été rejetées par le Grand Conseil en février dernier.

Pour Genève, il s’agissait de réglementer de manière restrictive la teneur en sucres ajoutés des boissons industrielles et des aliments transformés : une mesure portant donc sur la santé des consommateur·rice·s.

Quant au canton de Fribourg, l’initiative demandait d’inclure la teneur en sucre dans la déclaration nutritionnelle des produits sous la forme d’un étiquetage lisible et compréhensible pour les consommateur·rice·s.

Mais pourquoi rejeter ces deux initiatives ?

Pour la majorité du conseil, les effort de l’industrie sont suffisants et ce n’est pas le rôle de l’État d’éduquer les citoyens dans leur consommation quotidienne. Par exemple, neuf producteurs de boissons, dont Coca-Cola Suisse et Rivella, se sont engagés à réduire volontairement de 10% d’ici la fin 2024 la teneur en sucres dans leurs produits. Les partis de gauche ont cependant insisté sur la nécessité de l’État de prévenir les maladies, rappelant les taux d’obésité et de surpoids en hausse depuis des années.

Quant au texte fribourgeois, son refus fut justifié par un projet de loi déjà en cours sur ce sujet au niveau de l’Union Européenne. Une majorité du conseil a donc conclut plus judicieux d’attendre l’évolution de la situation dans l’UE. Philippe Nantermod (PLR) a notamment rappelé que des mesures similaires, comme le nutri-score, ont déjà été mises en place.

Source: Pas de limitation des quantités de sucre dans les aliments, Le Temps, 27 février 2023